Le Naca invite ses négociants à travailler leur politique RH
Plusieurs pistes de progrès ont été partagées avec les négociants présents au riche congrès du Négoce agricole Centre-Atlantique, vendredi 8 septembre, autour du travail et de ses valeurs, fil rouge 2023 de cet évènement annuel.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
« Oublions nos préjugés et soyons créatifs. Avec ce congrès sur les nouvelles valeurs du travail, notre objectif a été de vous apporter des éléments de réflexion pour redéfinir vos politiques RH », lance Luc Bienaimé, président du syndicat du Poitou, un des six syndicats de négoces agricoles composant le Négoce agricole Centre-Atlantique. Il s’exprimait en conclusion du congrès annuel du groupement, qui s’est tenu vendredi 8 septembre à Saint-Jean-de-Monts (Vendée).
Les négoces présents ont en effet été invités à s’inscrire dans le changement afin de dépasser les difficultés comme celles en matière de recrutement. « Les attentes des nouvelles générations sont incontournables et doivent être prises en compte tout en composant bien sûr avec les contraintes liées à notre métier, comme la saisonnalité », poursuit Luc Bienaimé qui, pour sa part, dirige le négoce Lamybienaimé dans les Deux-Sèvres.
Créer des passerelles avec les écoles
Un des enjeux forts aujourd’hui pour le négoce (et le secteur agricole) est de se rendre visible ou, tout du moins, de donner de la visibilité à ses métiers. Un défi confirmé par une enquête du Naca auprès de 185 jeunes, du collège au niveau ingénieur : 80 % d’entre eux ont un niveau de connaissance du négoce agricole ne dépassant pas le niveau 5 (sur une échelle de 10) avec près d’un tiers s’arrêtant au niveau 1. Ce constat amène Simon Aimar, directeur du Naca, à souligner « le gros travail de communication qui est à réaliser. Nous y œuvrons au Naca et à la FNA. C’est un chantier prioritaire pour fin 2023-début 2024. »
Cependant, Luc Bienaimé tient à se montrer encourageant en rappelant les atouts des entreprises de négoce que sont notamment la diversité des métiers et la dimension de proximité. « Le grand défi est de le faire savoir auprès des jeunes. Seules les passerelles entre les négoces et les écoles pourront les attirer. Les écoles doivent devenir une cible de nos actions : participation à des forums étudiants, actions portes ouvertes. Sans oublier la présence sur les réseaux sociaux. »
Veiller à la qualité du management et à l’éthique
Des voies étayées par les trois intervenants de ce congrès, invités à porter auprès des négociants des pistes de réflexions concrètes. Ainsi, pour Pauline Rochart, consultante RH, spécialisée en sociologie du travail, « il ne faut pas hésiter à investir les canaux des jeunes générations et à se pencher sur les conditions de travail, rémunération, flexibilité… ».
Tout en insistant sur l’importance de la qualité du management et de la formation pour stimuler la dimension développement des jeunes. « Ils ne rejettent pas les chefs, mais les pratiques managériales toxiques. Et ils ont besoin d’apprendre quelque chose, tout comme ils veulent agir en adéquation avec leur éthique. »
Le dispositif « 100 000 entrepreneurs »
Pour sa part, Nelly Garda-Flip, directrice de la Maison familiale rurale de Chauvigny (Vienne), a insisté sur l’accueil de stagiaires et d’apprentis ou alternants et a incité les négociants à « faire des partenariats avec les écoles agricoles » et à se renseigner sur le dispositif « 100 000 entrepreneurs », une association qui offre la possibilité d’aller communiquer dans les écoles. Une fois le jeune recruté, « il faut prendre le temps de l’accompagner avec une formule de tutorat, par exemple, et de continuer à le former pour sa montée en compétences ».
Et lui faire ressentir qu’il peut apporter sa pierre à l’édifice, ainsi que l’ensemble des collaborateurs, comme l’a souligné David Giraudeau, DG de la Mie câline dont le siège se situe à Saint-Jean-de-Monts : « Tout le monde est important dans l’entreprise. »
Les services d’un DRH partagé
C’est là que donner du sens aux salariés vient revêtir tout son intérêt. François Renaud, coprésident du Naca (avec Gérard Piveteau), a mis en exergue cet aspect-là lors du point presse qui a suivi le congrès. « Nous avons à mieux expliquer à chacun son rôle dans l’entreprise et à redonner du sens à chaque métier. » Mais ce type de démarche demande du temps. Et bien souvent, la taille de l’entreprise ne permet pas de recruter un responsable RH. À moins de faire appel aux services d’un DRH à temps partagé, à l’image de François Renaud, dirigeant du négoce éponyme dans l’Indre, qui démarre prochainement le recours à une telle prestation.
Or, ainsi que le constate Luc Bienaimé, « nous devons travailler sur notre marque employeur pour que nos métiers soient mieux connus ». Des métiers qui peuvent passionner les jeunes générations, comme le démontrent les témoignages filmés chez quatre négoces et dont la vidéo a été projetée lors du congrès. Ainsi, Émeline Labeyrie, coordinatrice développement durable du groupe Landreau, déclare « être fière de mettre en place des actions », et sa collègue Amélie Suteau, conseillère en réglementation agricole, affirme « faire un métier passion ».
Pour accéder à l'ensembles nos offres :